Le conseil municipal de Ciboure s’est tenu le 25 mars à l’espace polyvalent de Ciboure à 18h30 ; il était transmis en direct sur la page Facebook Ville de Ciboure.
Les élus ont notamment voté le lancement du marché de renouvellement du mobilier urbain (abribus, panneaux d’informations municipales) et se sont positionnés pour répondre à l’appel à projets national « un socle numérique dans les écoles élémentaires », qui vise à accompagner les collectivités territoriales dans l’équipement numérique des écoles.
Ce conseil a surtout été l’occasion de débattre du projet d’aménagement et de développement durables, socle politique du plan local d’urbanisme qui présente les grandes orientations du PLU, orientations qui seront ensuite traduites de façon concrète dans le règlement du PLU.
Rappel de la procédure d’élaboration d’un PLU et éléments de cadrage sur le PADD
Pour rappel, depuis leur installation en 2020, les élus ont repris le projet d’élaboration du plan local d’urbanisme de Ciboure entamé en 2015, et piloté par la communauté d’agglomération Pays Basque depuis 2017, compétente en matière d’élaboration de documents d’urbanisme.
L’objectif fixé par l’équipe municipale est d’arrêter le projet de PLU en 2021, c’est-à-dire de terminer la phase d’écriture, incluant la mise à jour du plan d’aménagement et de développement durables (PADD), puis la rédaction du règlement du PLU. Ce projet sera ensuite transmis aux services de l’Etat et soumis à l’avis des personnes publiques associées avant l’enquête publique. Après avoir pris en compte les avis des personnes qualifiées et les demandes de l’enquête publique jugées recevables, il sera approuvé en conseil communautaire. En attendant, la commune reste soumise au règlement national de l’urbanisme, qui, par définition, n’est pas de nature à répondre aux enjeux spécifiques de notre territoire.
Il était nécessaire d’actualiser le diagnostic territorial et l’évaluation environnementale. Cette actualisation avait été effectuée en 2015 puis en 2017, il était nécessaire de la refaire en 2020 pour prendre en compte les évolutions des 3 dernières années. Les chiffres utilisés, dans cette nouvelle version, sont ceux connus au 31 décembre 2020.
De cette actualisation découle une évolution du PADD : il a été mis à jour, de façon à ce que les orientations de la nouvelle majorité soient traduites dans le document et de façon à répondre aux enjeux identifiés dans le diagnostic territorial et l’évaluation environnementale.
Précédemment à ce conseil municipal, une première réunion publique (voir l’article) s’est tenue le 5 mars en visioconférence (Covid oblige), afin de présenter à la population les avancées en la matière. Un registre avait été ouvert en mairie, et les citoyens qui le souhaitaient pouvaient également adresser leurs observations par mail ou par courrier. Les associations de quartier ont également été reçues par le maire et ont pu déposer leurs remarques.
Le débat autour du PADD
La majorité a rappelé l’objectif du PLU et du PADD : élaborer un document de gestion de la ville dans sa globalité. Sont traités les enjeux environnementaux, sociaux et économiques de Ciboure.
Premier enjeu du PADD : répondre à la demande en logements et services de la population tout en limitant au maximum l’étalement de la ville pour protéger les espaces naturels et agricoles
Il s’agit d’anticiper les effets sociodémographiques liés à l’évolution résidentielle rapide et au vieillissement de sa population, tout en maîtrisant sa consommation d’espaces.
Pour ce faire, la municipalité défend un projet qui réduit de moitié la consommation de foncier par rapport aux 10 dernières années, pour préserver les espaces naturels ou agricoles existants.
Ainsi, le PADD tend à réduire de 50% la consommation des 4,3 ha d’espaces naturels, agricoles et forestiers consommés lors de la dernière décennie (soit une consommation estimée autour de 2,15 ha), contrairement aux 10 ha envisagés dans le précédent PADD de 2018 (et 30 ha sur le PADD de 2013).
En parallèle, il faut répondre à la demande de la population en matière de logements, sur un territoire qui connaît une chute de 10% de sa population sur les 6 dernières années. L’Etat estime à 900 le nombre de logements nécessaires au maintien de la population sur Ciboure. Néanmoins, sur le sujet, les élus ont rappelé leur position : « ce chiffre des 900 est un calcul, une modélisation théorique de l’Etat pour estimer le maintien de la population sur Ciboure. Néanmoins, ce que la loi (SRU : solidarité et renouvellement urbain) impose en matière de logement accessible, c’est la construction de 505 logements. Nous, nous allons nous attacher à répondre à nos obligations légales ; car si nous arrivons à créer ces 505 logements, nous pensons que ce sera déjà un grand pas en avant pour maintenir la population sur le territoire », explique le maire.
Il s’agira donc d’optimiser le tissu urbain existant, et d’encourager la ville à se reconstruire sur elle-même : encourager le renouvellement urbain. « Il ne s’agira pas de construire plus mais de construire mieux », a synthétisé le maire.
Autre enjeu majeur de ce PADD : renforcer le dynamisme économique de la commune.
Alors que le précédent PADD débattu en 2018 faisait du tourisme l’unique vecteur de développement économique de la commune, la nouvelle équipe a souhaité diversifier la valorisation des ressources économiques de la ville ; les élus ont rappelé le rôle stratégique du port et l’importance de l’écosystème maritime (criée, port de pêche, port de plaisance, lycée maritime, chantiers marins, etc.). Ce sont également les commerces et les services qui sont identifiés comme des leviers de dynamisme économique, avec la mise en place d’outils permettant de maintenir voire de développer les commerces de proximité (voir délibération du 28 janvier 2021). Le soutien à l’installation d’activités agricoles sera également encouragé.
Pour ce qui est du tourisme, activité économique importante pour la ville : « Nous voulons en premier lieu faire de Ciboure une ville agréable pour les Cibouriens, et si elle l’est pour les Cibouriens, elle le sera aussi, par conséquence, pour les visiteurs : c’est une différence fondamentale avec le premier projet, qui consiste à placer l’intérêt local au premier plan », rappelle le maire.
Le PADD : aménagement global du territoire
De plus, les élus ont rappelé que le PLU ne se limitait pas à la seule question des logements, mais bien à l’aménagement global du territoire : habitat, emploi, mobilités, développement économique, gestion des espaces naturels sont traités et planifiés dans ce document. Est ainsi identifié le futur quartier de l’Encan comme une nouvelle centralité, un espace névralgique qui sera un nouvel espace de vie, d’habitat, d’emploi, de services, de mobilités, etc.
Les élus ont mis en avant le souhait de faire de Ciboure un espace de mobilités partagées, de réaliser des cheminements doux et sécurisés, de développer les alternatives aux véhicules polluants, mais aussi, de réduire la place de la voiture, tout en proposant des solutions adaptées.
La place structurante de l’eau sur Ciboure, qui présente un écosystème maritime rare, a été réaffirmée. Il s’agira également de préserver l’eau, « une ressource fragile et sensible », a rappelé Peio Dufau, et d’habituer également les Cibouriens à adopter les gestes qui sauvent en cas de catastrophe naturelle.
Prochaine étape : le PADD sera débattu en conseil communautaire le 10 avril 2021, avant une prochaine réunion publique début mai.
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